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Chers auditoires de billevesées maritimes, bonjour

 

 

Minage85 vient d’entrer dans l’Indien sans lui faire mal. Me voici désormais dans une longue chevauchée dans les mers hostiles du grand sud antarctiquien, sûr de mes incertitudes régatiennes, et incroyablement frustré de devoir me résigner à longer cette misérable frontière rouge imaginaire, dernière mesquinerie perfide de la part des saboteurs de l’idéal aventurier. Nous voici donc, nous pauvres âmes solitaires frigorifiées, à errer à la queue leu leu comme dans les plus belles heures des farandoles de Patrick Sébastien. Cela restreint forcement le nombre d’options possibles pour essayer de forcer un destin aujourd’hui mal en point.

En prenant mon ticket pour lécher cette délimitation officielle, je me suis interpellé moi-même sur la nature de la dangerosité du milieu interdit. Comme indice, les grands gourous de la direction de course ne laisse transpirer que l’existence d’une incidence importante sur les capacités motrices de nos voiles.

 

Tout de suite, j’ai pensé à la fonte des glaces. En effet, la conjonction entre la déperdition en eau douce du pôle sud et les propriétés reconnues de l’eau salée en matière de flottabilité, m’incite à penser que nos bateaux seraient plus ralentis de l’autre côté car plus enfoncés dans l’eau en raison de l’absence de sel. Si cela peut expliquer logiquement la réduction non négligeable de la vitesse, mais cette réflexion n’apporte pas d’éléments probants sur des facteurs de dangerosité, ni d’explications rationnelles sur la finesse de la délimitation.

 

La présence massive d’algues !!! Nous savons tous que la navigation dans un fluide chargé en végétaux aqueux pluricellulaires est une source majeure de difficultés en propulsion aérodynamique maritime. Une fois ce fait scientifique mis en évidence par l’observation, par exemple, du déplacement d’une cuillère dans une casserole d’eau vide, puis remplie de pâtes (on voit bien là la démonstration du théorème du physicien Gilbert Hichon : « La vitesse dans un milieu aquatique donné est inversement proportionnel à la valeur de la densité des corps étrangers présents»), il est incontestable que cette présence d’algues altérerait considérablement la célérité de nos bateaux. Même si cela, grâce à la pertinence de ma démonstration, me donne une indication sur mes problèmes actuels de déplacement (il y a beaucoup trop de monde autour de moi), je ne peux retenir cette théorie du fait que cela interdirait de fait la dérive des icebergs et même des continents (je me félicite moi-même devant une telle argumentation). L’évidence même !!!...

 

La représentativité du « Rien » ? Et si tout simplement, la direction de course n’avait pu terminé à temps le développement binaire de ce monde, situé de l’autre côté. Si tel était le cas, les éventuels aventuriers malgré eux du franchissement, tomberaient dans les limbes du néant comme une promesse après une campagne électorale. Or, il se trouve que certains témoignages parlent de rescapés. On ne peut donc plus supputer l’existence du « Rien » sinon à remettre en cause la véracité des éventuels franchissements.

 

Reste l’hypothèse d’une limite d’eaux territoriales, interdite à la navigation pour de possibles obscures raisons de propriété patrimonial. Du fait de la constitution cerclée de cette ligne, entourant le pôle Sud, nous ne pouvons qu’en déduire que ces eaux appartiennent à l’Antarctique. La jouissance du bien revenant à cette nation, dont je ne connaissais d’ailleurs pas l’existence juridique, n’explique pas à elle seule la raison de cette interdiction. Nous ne pouvons en tirer comme conclusion que la présence d’un conflit militaire et/ou commercial avec cet état. Diantre !!!

Même si je ne suis pas un grand consommateur des informations télévisées, je peux tout de même affirmer que si un événement pareil avait été annoncé, j’en aurais eu au moins l’once de la teneur. On nous cache des choses !!!

 

Fort de ma découverte, j’ai prévenu ma femme lors de notre communication quotidienne. Elle m’a répondu que c’était lamentable, que François Hollande devait nous dire la vérité sur cette affaire et que on avait sûrement autre chose à faire que d’envoyer des troupes dans cette région. Etant moi-même présent sur place, je lui ai assuré que je prenais toutes les précautions optimales pour ne pas franchir cette ligne rouge et de provoquer, par inadvertance, une escalade du conflit.

Prévenu à son tour, mon beau-frère m’a tout de même dit que cela pouvait avoir des conséquences désastreuses, en particulier sur la disponibilité des glaçons pour le Ricard.

Pas de blague !!!

 

Je lance donc un appel pour un retour à la paix avec l’Antarctique et ses habitants.  Nous ne faisons que passer avec nos bateaux et respecterons à la lettre cette limite territoriale. Merci à toutes et à tous, chers auditrices et auditeurs de relayer ce message de fraternité avec ce peuple lointain.

 

J’espère vous retrouver à une prochaine vacation.

 

Minage85

Le plus grand skipper virtuel en petits bassins 

Tag(s) : #Chroniques
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