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Déjà deux nuits sur le bateau et première vacation pour moi avec  les terriens.

Aujourd’hui, tout va bien à bord après quelques soucis de pilote automatique rencontrés dans la traversée du Gascogne. La configuration informatique du système, réalisée par mon beau frère pour l’occasion, a été aussi efficace qu’une recommandation sur les dangers de l’alcool lorsqu’il va au PMU le dimanche matin.

En ce moment, je suis à la hauteur de Lisbonne à recherche du meilleur chemin pour passer le plus rapidement la pénible dorsale présente devant nous.

Je suis également assez content de mon choix technique qui consistait de partir qu’avec un seul foil (à bâbord). En effet, la configuration de la course montre que nous allons tourner toujours sur notre gauche (cap de Bonne Espérance et Cap Horn) pour revenir aux Sables. Il était donc logique de penser que la nécessité de cet appendice se ferait sentir que de ce côté. Je n’ai pas l’air comme ça mais je suis assez futé !!!

Pour revenir quelques instants sur le départ, il est bien évident que l’émotion était à son comble au moment de quitter le ponton. Les adieux avec ma femme sur le pas de la porte de mon bureau furent aussi brefs que possible. Je la connais bien et je me doutais qu’elle irait s’isoler très vite dans un coin tranquille pour laisser couler quelques larmes à l’abri des regards.

Du côté des enfants, ils firent le maximum pour laisser transpirer qu’une certaine indifférence de façade devant cet éloignement inévitable d’environ 80 jours.

Bien sûr, ils m’avouèrent très vite que cette absence paternelle allait avoir un impact sur leur fragile psychique en formation et qu’ils allaient devoir compenser ce manque affectif par la multiplication des distractions (cinéma, …), et que cela coûte cher.

Comment ne pas essayer de diminuer mon immense culpabilité en leur donnant un substitut financier comme preuve de mon amour indéfectible ?

Le retour de mon épouse sur le pas de la porte de mon bureau s’accompagna de quelques griefs, purement formels, sur ma façon d’élever nos enfants.

Je n’ai pas jugé bon d’augmenter son état de stress par une discussion que je savais d’avance stérile.

J’ai largué les amarres en fermant doucement la porte.

Je suis parti m’installer à la barre avec le cœur gros.

 

Mais l’heure du départ s’approchait à grand pas et il restait une petite touche finale à effectuer avant d’être parfaitement en situation de solitaire pour cette épreuve.

Quatre minutes avant l’heure H, il était temps à mes deux derniers membres de l’équipe technique de me laisser. Après une dernière embrassade, je dus me résoudre à jeter mes chats par la fenêtre en espérant qu’ils puissent rejoindre facilement le canot suiveur.

 

Voilà pour ce soir chers éventuels auditeurs de cette vacation.

Le temps est venu pour moi de faire l’analyse de cette carte des vents … extrêmement changeants … perturbants même.

A la prochaine sur les ondes

Comme disait mon grand-oncle Alphonse :  « Un homme-grenouille qui monte à l’échelle ne te donnera jamais la météo . »

 

Minage85  

Tag(s) : #Chroniques
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